les chemises blanches
Bernardo ATXAGA parle de la fête du village basque imaginaire, où les jeunes gens portent des chemises d'un blanc étincelant;
Je me souviens de mes jeunes années. J'étais à Paris pour mes études théâtrales et j'habitais une chambre de bonne dans le 16ème, quartier bourgeois s'il en fut, avec toutefois une population d'étudiants pauvres comme moi, (et parfois même affamés) et aussi de travailleurs immigrés.
A côté de ma chambre, (2m sur 2, sans chauffage) habitaient deux travailleurs espagnols ( à l'époque les immigrés qui faisaient le sale boulot étaient espagnols, portugais...)Tous les matins, à 6h, je les entendais se préparer rapidement et partir pour une lointaine banlieue sur quelque chantier.
Le dimanche, mes voisins étaient silencieux. Vers 10h, j'entendais leurs voix joyeuses et je les voyais, rasés de près, coiffés impeccable descendre les sept étages, leurs chemises blanches étincelant dans l'escalier obscur. Françoise DORGAMBIDE